L’histoire de Juliette
Juliette (suite et fin trop précoce) est un texte court de Sylvain Levey publié dans Quelques pages de la middle class occidentale (Editions Théâtrales).
En condensé, l’auteur nous donne à voir un polar retraçant l’histoire de la disparition d’une adolescente. Deux narrations simultanées nous tiennent en haleine jusqu’au dénouement du drame, où l’on comprend que la jeune fille est morte, en se jetant du haut d’un manège de fête foraine.
D’une part, une histoire au passé : des voix anonymes nous racontent sous forme de six récits ce qu’il s’est passé avant la découverte du drame. L’histoire d’amour de la jeune fille avec un homme plus âgé qu’elle. L’enfant de cet amour qu’elle porte en elle comme un secret. La fuite de son homme. La course vaine qu’elle entreprend pour le retrouver. Son adieu au monde. Son envol du haut d’une grande roue. Et sa chute sur le bitume attirant la foule des curieux.
En alternance avec ces récits, une histoire au présent : un dialogue entre un inspecteur de police et les parents de la jeune fille. On assiste alors au moment où ces derniers comprennent impuissants le drame qui vient de s’abattre sur leur petite famille.
Extraits
« Elle est un peu trop grande, elle a de longs cheveux rouges, elle est maquillée, très maquillée, habillée vulgaire. Nous avons l’habitude de l’appeler la gitane, la manouche, ou encore la madone. La madone aux cheveux rouges. »
Le père – Une photo n’est-ce pas ?
L’homme – Oui monsieur.
La mère – Une photo d’elle quand elle était bébé ?
L’homme – Une photo plus récente si possible.
« Elle s’enferme trois jours dans la chambre de cet hôtel minable à la périphérie de la ville. Elle dort peu, téléphone souvent, regarde des émissions, écoute la radio et fume cigarette après cigarette. Elle attend le retour de son homme, le père de son futur enfant. »
Le père – Comme d’habitude. Elle est comme les chats. Elle revient quand elle a faim. Faut pas lui en vouloir vous savez. Elle n’a pas eu une enfance facile. Ça n’excuse pas mais ça explique.
« Une jeune fille aux cheveux rouges se jette de la grande roue de la fête du printemps. Elle se lève dans la nacelle, elle ne pleure pas, porte la main machinalement à son ventre, comme pour protéger l’enfant, et se jette dans le vide. Elle vole quelques instants. Comme un oiseau. Elle aime la sensation, la trouve trop courte. Elle s’écrase au pied de la grande roue, brise le plancher et quelques ferrures. »
Juliette (suite et fin trop précoce) est un texte court de Sylvain Levey publié dans Quelques pages de la middle class occidentale (Editions Théâtrales).
En condensé, l’auteur nous donne à voir un polar retraçant l’histoire de la disparition d’une adolescente. Deux narrations simultanées nous tiennent en haleine jusqu’au dénouement du drame, où l’on comprend que la jeune fille est morte, en se jetant du haut d’un manège de fête foraine.
D’une part, une histoire au passé : des voix anonymes nous racontent sous forme de six récits ce qu’il s’est passé avant la découverte du drame. L’histoire d’amour de la jeune fille avec un homme plus âgé qu’elle. L’enfant de cet amour qu’elle porte en elle comme un secret. La fuite de son homme. La course vaine qu’elle entreprend pour le retrouver. Son adieu au monde. Son envol du haut d’une grande roue. Et sa chute sur le bitume attirant la foule des curieux.
En alternance avec ces récits, une histoire au présent : un dialogue entre un inspecteur de police et les parents de la jeune fille. On assiste alors au moment où ces derniers comprennent impuissants le drame qui vient de s’abattre sur leur petite famille.
Extraits
« Elle est un peu trop grande, elle a de longs cheveux rouges, elle est maquillée, très maquillée, habillée vulgaire. Nous avons l’habitude de l’appeler la gitane, la manouche, ou encore la madone. La madone aux cheveux rouges. »
Le père – Une photo n’est-ce pas ?
L’homme – Oui monsieur.
La mère – Une photo d’elle quand elle était bébé ?
L’homme – Une photo plus récente si possible.
« Elle s’enferme trois jours dans la chambre de cet hôtel minable à la périphérie de la ville. Elle dort peu, téléphone souvent, regarde des émissions, écoute la radio et fume cigarette après cigarette. Elle attend le retour de son homme, le père de son futur enfant. »
Le père – Comme d’habitude. Elle est comme les chats. Elle revient quand elle a faim. Faut pas lui en vouloir vous savez. Elle n’a pas eu une enfance facile. Ça n’excuse pas mais ça explique.
« Une jeune fille aux cheveux rouges se jette de la grande roue de la fête du printemps. Elle se lève dans la nacelle, elle ne pleure pas, porte la main machinalement à son ventre, comme pour protéger l’enfant, et se jette dans le vide. Elle vole quelques instants. Comme un oiseau. Elle aime la sensation, la trouve trop courte. Elle s’écrase au pied de la grande roue, brise le plancher et quelques ferrures. »